Le solaire, c’est trop cher?
Le courant photovoltaïque est officiellement moins coûteux que le charbon ou le gaz depuis 2020. Selon l’Agence internationale de l’énergie, elle est même l’énergie la moins chère de l’histoire. L’énergie solaire n’est pas performante? Le gisement pétrolier de Belridge, l’un des plus anciens des États-Unis, se dote actuellement d’une gigantesque centrale thermo-solaire pour se fournir en vapeur d’eau et en électricité. Même les compagnies pétrolières y croient…
En Suisse, le prix des installations solaires a chuté de 90% depuis 2010. Et comme leurs performances, elles, n’ont cessé d’augmenter, les poses de panneaux photovoltaïques ont littéralement explosé entre 2019 et 2020 : un bond de 30 à 39%, en un an seulement! Le développement et le succès du solaire, aussi bien thermique qu’électrique, est une tendance marquée dans le monde entier.
Le solaire, c’est pas assez performant?
Aujourd’hui, il est possible de s’informer très facilement sur les nouvelles énergies grâce aux nombreuses sources de données accessibles sur le web, dont beaucoup sont fiables. Les sept vérités présentées ci-dessous, souvent stupéfiantes, sont quelques exemples frappants parmi les innombrables arguments en faveur de l’énergie photovoltaïque. Le soleil est une ressource inépuisable dont nous ne retirons encore qu’une fraction des bénéfices possibles.
Enfin, l’évolution constante des technologies permettant de mieux exploiter le potentiel du soleil n’est pas seulement un élément clé de la transformation énergétique. Leur essor est déjà créateur d’emploi et de développement dans le monde entier. Une chance pour notre région, puisque le soleil est la première richesse naturelle du Valais.
Si certains reproches pouvaient encore être entendus il y a dix ans, ils ne tiennent plus aujourd’hui. En Suisse, le prix des installations solaires a chuté de 90% depuis 2010. Et comme les performances, à l’inverse, n’ont cessé d’augmenter, les poses de panneaux photovoltaïques ont littéralement explosé entre 2019 et 2020 : un bond de 30 à 39%, en un an seulement!
Pour vous aider à vous représenter l’incroyable potentiel de l’énergie solaire, voici sept vérités chiffrées, et parfois stupéfiantes.
Les Sept vérités
Dans cet exemple, nous voyons les avantages du solaire thermique pour protéger notre région et améliorer notre impact sur le climat en général. En Suisse, aujourd’hui, la plupart des bâtiments sont chauffés à partir d’énergie fossile (installations à mazout ou à gaz). Remplacer sa chaudière à mazout par une solution associant poêle à bois et collecteurs solaires dans une maison individuelle peut réduire les émissions de CO2 de plus de 4 tonnes par an, selon WWF Suisse.
En ce qui concerne l’énergie électrique, un kWh d’électricité solaire produit en Suisse émet 42.5 g d’équivalents de CO2 (fabrication et élimination et complète de l’installation photovoltaïque comprises). Le mix énergétique suisse, c’est-à-dire le mélange des différentes sources d’énergie primaire utilisées, s’élève à 181.5 g d’équivalents CO2 par kWh. L’électricité solaire émet donc 4 à 6 fois moins de gaz à effet de serre.
En une heure seulement, l’énergie correspondant au rayonnement solaire sur notre planète équivaut à l’énergie consommée par l’humanité pendant une année entière. Il suffirait d’exploiter 0,1 % de l’énergie solaire (transformée en énergie utilisable) pour couvrir la totalité des besoins mondiaux. Pour cela, il faudrait couvrir de panneaux photovoltaïques une surface représentant 3 à 4 % des déserts.
Dans les faits, il est très peu probable que l’énergie solaire puisse couvrir à elle seule les besoins en électricité, en raison de ses fluctuations journalières et saisonnières, mais combinée à d’autres sources d’énergie renouvelables, comme la géothermie, l’énergie hydraulique, la biomasse ou les technologies de stockage, elle jouera un rôle central, et nous ne sommes qu’au début de son développement.
Ce chiffre est une estimation, et plutôt à la baisse! Une étude publiée il y a plus de dix ans montrait que l’ensoleillement en Valais correspondait alors à au moins 5 millions de GWh par an, ce qui représentait à l’époque 16 fois la consommation globale suisse d’énergie primaire (chiffres de 2007).
Comme nous l’avons vu, les technologies solaires sont de plus en plus performantes : en 2019, une start-up lausannoise a présenté de nouveaux modules photovoltaïques capables d’atteindre un rendement presque deux fois supérieur à celui des systèmes acutels. D’un autre côté, la consommation d’énergie en Suisse est légèrement en baisse depuis quelques années. Le potentiel du Valais est indiscutablement énorme!
Située entre les Alpes valaisannes au sud et les Alpes bernoises au nord, la vallée du Rhône et ses petites vallées latérales sont protégées par les montagnes qui font barrage aux nuages. Ainsi, en moyenne, le Valais reçoit 300 jours de soleil par an. La durée d’ensoleillement dépasse huit heures par jour même en hiver, dans certaines zones. Le climat du Valais central est de type semi-continental à caractère «méridional». La ville de Sierre est connue pour son ensoleillement depuis l’antiquité. Les Romains l’avaient même baptisée Sirrum amœnum, «Sierre l’Agréable», d’où son surnom de «Cité du Soleil».
Le rendement potentiel de l’électricité solaire dans les Alpes suisses est estimé à 1600 kWh/m²/an. Il atteint donc le niveau de l’Espagne! D’ici 2035, les autorités valaisannes ambitionnent d’atteindre une production d’électricité photovoltaïque de 900 GWh par année, soit 2000 fois plus qu’il y a dix ans.
Chaque année, la planète reçoit environ 1.070.000 pétawatts-heures (PWh, soit 1015 Wh). Environ 30 % du rayonnement est réfléchi dans l’espace, le reste étant absorbé par les nuages, les océans et la masse terrestre. Mais nous captons chaque fois plus de cette inépuisable énergie.
Depuis 2007 déjà, l’ensemble des panneaux photovoltaïques installés dans le monde produisent davantage d’électricité que les centrales nucléaires. Et la puissance installée a été multipliée par 60 depuis! Les progrès sont incessants et très rapides : «Quand les premières cellules au silicium ont été mises au point dans les années 1950, leur rendement est passé, en quelques années, de presque 0 % à plus de 10 %. Aujourd’hui, théoriquement, on estime qu’il pourrait un jour atteindre les 85 %! Cela prouve que, en termes de photovoltaïque, on en a encore sous le pied!», selon les mots d’un expert du CNRS (Centre national de la recherche scientifique, France).
En Valais, la durée d’ensoleillement dépasse huit heures par jour même en hiver, dans certaines zones. Ici aussi, c’est aux montagnes que nous devons l’extraordinaire potentiel solaire de notre région. Non seulement il est possible d’exploiter ce potentiel en hiver, mais en plaçant le bon dispositif au bon endroit, les installations photovoltaïques posées en montagne produisent même plus d’électricité en hiver qu’en été! Cela paraît étonnant mais s’explique tout naturellement.
Plus fine en haute altitude, l’atmosphère absorbe moins de rayonnement solaire. Le module photovoltaïque est donc irradié plus intensément qu’à basse altitude, en toute saison. La montagne se situe au-dessus des nuages qui bouchent le ciel en pleine, et la neige augmente encore la production d’électricité en reflétant l’énergie solaire dans des capteurs judicieusement positionnés. Même le froid joue en faveur de l’énergie solaire : plus la température est basse, et plus les panneaux photovoltaïques sont efficaces!
Ce chiffre correspond plus précisément à une unité de conversion nommée «tonne d’équivalent pétrole (tep)». Elle sert à représenbter la quantité d’énergie contenue dans une tonne de pétrole brut, soit 41,868 gigajoules, pour la comparer à la valeur énergétique des diverses sources d’énergie. Selon les conventions internationales, une tonne d’équivalent pétrole équivaut par exemple à 1 616 kg de houille, 1 069 m³ de gaz d’Algérie ou 954 kg d’essence moteur. Pour l’électricité, 1 tep vaut 11,6 MWh.