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Anticiper les réseaux électriques du futur

Face aux changements majeurs liés à la transition énergétique, les grands distributeurs comme OIKEN se préparent pour absorber les impacts. Dans ce contexte, le rôle même de distributeur évolue avec notamment la gestion de la flexibilité.

 

Evolution du réseau de distribution : explorer les pistes grâce la digitalisation

La transition énergétique favorise le développement à grande échelle d’une production décentralisée, essentiellement du solaire photovoltaïque. Pour atteindre les objectifs climatiques, il est nécessaire de remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables : concrètement, cela se traduit par une augmentation de la consommation d’électricité notamment pour l’électromobilité ou encore les PAC (pompes à chaleur). Cette transition énergétique aura un impact significatif sur les réseaux moyenne et basse tension mais aussi sur les niveaux de haute et très haute tension. « Selon les scénarios de la Confédération, les capacités de productions décentralisées représenteront le double des puissances générées par la consommation à l’horizon 2050. C’est rapide à l’échelle d’un réseau électrique qui a mis près de cent ans à se développer pour prioritairement assurer la sécurité d’approvisionnement pour les consommateurs » explique Patrick Maret, responsable de l’Unité Convergence des réseaux. Et les premiers effets de l’augmentation de production locale commencent déjà à se faire sentir. Alors, quelles solutions pour relever ce défi ? Tout d’abord, anticiper. Modéliser le réseau et simuler les impacts, ceci afin de disposer de suffisamment de données pour planifier le développement et la rénovation du réseau. Changer une ligne moyenne tension, cela prend du temps, nécessite des procédures longues et complexes. Les équipes du secteur Electricité s’investissent au quotidien pour assurer la performance et la pérennité du réseau de la zone de desserte de OIKEN.

« Demain, il faudra savoir quand amener cet électron, qui en a besoin, comment le transporter le plus efficacement possible et aussi gérer des variations de plus en plus importantes dans les flux »

Patrick Maret
Patrick Maret

Face aux changements, une combinaison de plusieurs solutions

Des solutions pour adapter le réseau aux nouveaux défis, il y en a plusieurs. En premier lieu, augmenter la capacité des câbles de distribution et ajouter des stations transformatrices. Bien que coûteuse, cette option sera nécessaire pour assurer la qualité de la desserte en électricité. Elle devra être combinée à l’augmentation des capacités de stockage et de gestion de la flexibilité tant au niveau de la production que de la consommation. Une multitude de solutions techniques, administratives, contractuelles sont à définir. Pour répondre aux enjeux colossaux, les solutions viendront de la combinaison de plusieurs éléments.

Un nouveau rôle pour les distributeurs d’électricité

Amener un électron d’un point A à un point B pour assurer l’approvisionnement en électricité pour les consommateurs : jusqu’à présent le rôle du distributeur était plutôt simple à comprendre. « Demain, il faudra savoir quand amener cet électron, qui en a besoin, comment le transporter le plus efficacement possible et aussi gérer des variations de plus en plus importantes dans les flux » ajoute Patrick Maret. Les distributeurs comme OIKEN devront assurer leur mission dans un monde où les modèles auront complètement changé avec comme objectif principal de garantir la sécurité d’approvisionnement.

 

L’augmentation de l’autoconsommation de l’énergie produite localement contribue à réduire les flux sur le réseau. La mise en œuvre de tarifs dynamiques devrait inciter les clients à adapter leur consommation. A l’avenir, les distributeurs auront également la possibilité de gérer la flexibilité de la production et de la consommation. La digitalisation jouera un rôle de plus en plus important dans la mise en œuvre de ces nouveaux modèles de gestion. Ce sont de nouveaux métiers, de nouveaux enjeux qui complèteront le rôle des distributeurs actuels.

En ligne de mire, le mix énergétique suisse de 2050

Pour remplacer la production d’énergie issue des ressources fossiles et du nucléaire, la Suisse a pris l’engagement d’augmenter la part de production électrique indigène et renouvelable. Et cette transition passera par une électrification majeure de la société : pompes à chaleur, électromobilité, etc. Avec une meilleure gestion de la consommation et l’augmentation de la production solaire locale, la Suisse devrait atteindre un mix énergétique indigène et composé à 100% d’énergie renouvelable en 2050. Dans ce scénario défini par la Confédération, OIKEN s’active et contribue à son échelle à l’effort collectif. L’élan est perceptible et personne ne doute de la réalité projetée.

Retour sur les réalisations de 2023

Revenir en 2023, c’est replonger tout d’abord dans l’onde de choc provoquée par les annonces d’une possible pénurie d’électricité en Suisse suite aux événements géopolitiques en Ukraine. Tout à coup, le secteur occupe les devants de la scène. Le plan OSTRAL devient une priorité. Les équipes de l’Unité Convergence des réseaux se sont alors mobilisées afin de préparer une possible mise en place d’OSTRAL, qui n’a au final pas été déclenché. Au fil des mois et malgré la réduction du risque, les équipes ont poursuivi la démarche et finalisé le plan de délestage exigé par la Confédération.

Du côté de la rénovation des réseaux, c’est la sous-station du Pont-du-Rhône qui a concentré les esprits. Cette station est le poste principal pour l’approvisionnement en électricité de la Ville de Sion. Elle fait le lien entre le réseau haute tension de Valgrid et le réseau moyenne tension de OIKEN. Les équipements datent de plusieurs décennies et doivent être remplacés.  L’actuelle sous-station extérieure sera remplacée par une installation à l’intérieur d’un bâtiment, qui sera le premier à être construit dans le concept urbanistique Ronquoz 21. Grâce à l’engagement du secteur Electricité, une grande partie des démarches, les adjudications et les procédures d’acquisition des équipements ont pu être réalisées l’an passé pour des travaux qui devraient débuter en automne 2024.

Autre grand chantier, les compteurs intelligents (smart meter). Pour rappel, l’objectif fixé par la Confédération est le remplacement de 80 % des compteurs existants par des compteurs intelligents d’ici à fin 2027. Du côté de OIKEN, les appels d’offres ont été faits et les adjudications décidées pour la fourniture des compteurs ainsi que pour les systèmes d’acquisition et de gestion des données.

Les trois principaux projets cités précédemment ne doivent pas éclipser les activités de maintenance et le développement des réseaux de moyenne et basse tension. Les équipes interviennent au quotidien pour vérifier et remplacer des équipements. Bien que le réseau soit en grande partie maillé, des pannes peuvent survenir et les interventions d’urgence sont nécessaires. Ce fut le cas lors de deux week-end de fin novembre et début décembre 2023. Les équipes de spécialistes se sont déployées sur le terrain, jour et nuit, pour réparer les infrastructures que les premières abondantes chutes de neige avaient endommagées.

Que ce soit pour les activités usuelles de maintenance ou d’extension de nos infrastructures ou lors d’interventions en cas de perturbations sur le réseau, la santé et la sécurité de nos collaborateurs est la priorité.

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