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Garantir le service client à tout prix
© Keystone/Jean-Christophe Bott
Intempéries de juin 2024, retour sur une gestion de crise
Durant deux week-end consécutifs en juin 2024, les équipes réseaux de OIKEN ont été mises à rude épreuve, d’abord avec les crues de la Navizence et la Borgne, puis avec la crue historique du Rhône. Une situation extrême où la priorité absolue fut de rétablir au plus vite les réseaux, d’assurer la sécurité de tous et de garantir la continuité des services essentiels à la population, en coordination avec les cellules de crise cantonale et communales.
Réseaux électrique et télécom sous haute tension
Le réseau électrique, en première ligne dès le week-end du 22-23 juin, a été le plus touché, mobilisant les équipes déjà sous pression lorsque la deuxième vague d’intempéries est arrivée. Lionel Fontannaz, responsable du secteur Électricité chez OIKEN, témoigne : « Les dégâts ont été importants dans le Val d’Hérens où la Borgne a fait des siennes, mais aussi dans le Val d’Anniviers avec la crue de la Navizence qui a détruit plusieurs dizaines de mètres de route notamment entre Vissoie et la STEP d’Anniviers, emportant les câbles électriques. » L’impact fut considérable, puisqu’il a fallu rétablir ces lignes avec des liaisons provisoires, un travail qui s’est étalé jusqu’à fin décembre 2024. L’ensemble des dégâts électriques liés à ces événements a requis plus de 3700 heures d’intervention. « Face aux prévisions alarmantes pour le deuxième week-end, ajoute M. Fontannaz, nous avions doublé le service de piquet »., ses équipes ont dû gérer un nombre important d’interventions sur les équipements basse et moyenne tension et dans les stations transformatrices inondées à Sierre suite au débordement du Rhône.
Gaëtan Giletti, responsable du secteur Télécom évoque également des impacts sur le réseau télécom suite à la crue de la Navizence : « Tout était descendu, la route comme nos réseaux qui passaient dessous ». Heureusement, précise-t-il, « les chemins alternatifs déployés sur la ligne aérienne ont permis de limiter les impacts dans la vallée. » Mais le répit fut de courte durée, puisque la crue du Rhône affecte lourdement de réseau télécom le week-end suivant, notamment à Chippis où les canalisations fixées sous un pont ont été emportées, entraînant avec elles les fibres. Les inondations ont aussi touché le quartier Sous-Géronde et le Technopôle à Sierre. Gaëtan Giletti se souvient de la frustration de l’attente forcée. « On voulait intervenir vite, mais la sécurité primait. La zone était inaccessible, ils évacuaient les gens en bateau, c’est dire ! »
Sécurisation de l’eau potable à Sierre
Durant le deuxième week-end, lors de la crue du Rhône, c’est l’approvisionnement en eau potable de Sierre qui est devenu critique. Philippe Morard, responsable Eau-Gaz-Chaleur (EGC) explique : « Les puits de la Raspille, un des principaux sites d’approvisionnement de la commune de Sierre, étaient totalement inondés, avec des risques d’infections bactériologiques (confirmés ensuite par le Service cantonal de la consommation). Nous avons immédiatement mis l’installation hors service par précaution. » Face à l’urgence et pour assurer les besoins essentiels, une distribution d’eau en bouteilles a été organisée en un temps record : le samedi à 10h45 les pompes étaient mises à l’arrêt, et le même jour à 14h les premières bouteilles étaient distribuées. Jusqu’à la remise en service des pompes, le mardi à 15h50, environ 16 000 bouteilles ont été distribuées aux habitants de la ville.



Solidarité et coordination
Ces crises, survenant pendant les week-ends et en début de vacances, ont mis en lumière une solidarité exemplaire chez OIKEN. Philippe Morard se rappelle « ne pas avoir eu à insister pour que les collègues reviennent », tandis que Gaëtan Giletti salue « ces collaborateurs venus spontanément prêter main forte ». Au-delà de l’engagement individuel, Lionel Fontannaz souligne « une coordination exceptionnelle », interne comme externe (pompiers, police, cellule de crise). « Chacun maîtrisait sa mission. En interne, nous avons vite mis en place une coordination et partagions nos problématiques entre unités, ce qui permettait des synergies, notamment pour la communication client, tout en restant alignés avec la cellule de crise externe. » Malgré l’ampleur des dégâts, la mission première de OIKEN est restée intacte : garantir les services essentiels à la population, avec la sécurité comme priorité absolue. « Malgré les nombreuses interventions difficiles, nous n’avons eu aucun accident. Nous avons géré cette crise sans souci humain grâce au savoir-faire et au sérieux de tous », conclut Lionel Fontannaz.
Ces événements extrêmes de juin 2024 ont révélé la formidable capacité des équipes de OIKEN à se mobiliser et à trouver des solutions, ensemble, pour assurer cette continuité. Un engagement précieux pour affronter les défis futurs. Merci à elles !